Etrange endroit

Etrange endroit, pailles et verres cassés, bouteilles vides, élastomère. Mains en losange, incandescentes fourmis. 

Etrange endroit derrière l’éclipse d’un soleil mort, un ré éprouvé, cimaise, baiser, tri trompé, cadran de pendule éclaté. Dans les abysses, sans repère, ce sont eux qui avancent sur le gravier, pierre tubes suivis de mammifères rampant et lampion chaotique.


Etrange endroit où une armée de soldats trébuche, un rot dans l’immensité du cœur surpris, tout bringuebalant, serré, trame blanche en voie de disparition. Explosé par terre, un ouistiti gigotte dans une flaque d’essence, noire orgie et dé, tenue à distance. 

Que sont devenus les massacres des anciens ? Tremblotants, incapables de rire, aveuglés par trop de soumission, condamnés à se frapper, battant des mains et des pieds, inondés d’un son apprivoisé, ils aimeraient parler, cognés qu’ils sont à la barre de leur horizon rebondi et étoilé.

Etrange endroit en zigzag sans pensée, direction ni malfaçon, enfoncée maladroite dans le métal d'une armure, secouée, s’interrogeant sur ce que possibles seraient les cris d’un singe pendu. Branche, jet d’eau, encens éteint. Dans une cave oubliée des loirs, des signaux inutiles. Personne pour les lire, excepté l’insupportable langage, dit pour rien, pour rien ruisselle le son d’un piano dans l'aile d'un château. 

Un fou tape dans ses mains sous une pluie de plomb, disjoncté, craquelé. 


*Improvisation sur Konk Pack aux Instants Chavirés, 3 février 2023.