Papillon de nuit


A peine était-il mort, que j'ai vidé, rangé les bassines, les seaux et les verres encore pleins d'eau. J'avais peur qu'en prenant l'apparence d'un papillon de nuit, il se noie. Il fallait faire vite. Dans une même ronde, j'ai ouvert les fenêtres, attaché les volets, éparpillé les braises dans la cheminée. Puis je suis sortie. Dehors, une petite pluie brouillait la lumière du soir. C'est en bas, au fond du jardin, sous l'arbre de Judée, que je l'ai appelé. J'ai appelé pour que son âme sorte de la maison.